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D'où vient le nom de Cayenne ?

Une jolie histoire

Mis à jour le 15-05-2007  |  Publié le 17-08-2005 - Lu 35 115 fois
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Une très jolie légende veut que le roi Cépérou, chef des indiens Galibis ait eu un fils du nom de Cayenne.

Cayenne, qui aimait passionnément la princesse Belém, fit appel au sorcier Montabo pour l'aider à conquérir son coeur. Grâce aux bons soins de Montabo, Cayenne put franchir, monté sur un taureau, une immense rivière aux eaux tumultueuses. Il put ainsi rejoindre Belém et l'épouser. Pour le récompenser, le roi Cépérou décida que le village au pied de la colline sur laquelle il vivait s'appellerait Cayenne.

Pour Monsieur Boyer, directeur scientifique de l'atlas de Guyane, l'origine réelle doit plutôt se chercher dans les termes de marine du 17° siècle. La caïenne était ce réchaud sur lequel se faisait la cuisine pendant le voyage. Lorsqu'après plusieurs mois de mer, le capitaine trouvait un havre accueillant où il décidait de séjourner, son premier souci était de faire débarquer "la caïenne". Grâce à la chasse et à la pêche, l'équipage pouvait alors améliorer son menu. Dans l'argot des marins, Caïenne a bientôt signifié un lieu où relâcher, un endroit où l'on pouvait se reposer des rigueurs de la mer. Par extension, les dépôts de vivre dans les ports se sont appelés Cayenne. Brest, Rochefort ont leurs cayennes. Aujourd'hui encore existent des lieux-dits Cayenne en Guadeloupe et en Charente-Maritime. On trouve même un petit Cayenne sur la côte sud-est de la Réunion.

Quand les flottes quittaient les ports, il ne restait plus à terre que les "rafalés de Cayenne". Terme méprisant qui désignait ces (vrais ou faux) malades qui avaient réussi à échapper à l'embarquement. Ceux-ci étaient alors affectés à des travaux de nettoyage et de manutention, sous la conduite de gardiens. A ces dépôts se sont donc bien vite ajoutés des hôpitaux et des bagnes, pour les fortes têtes. C'est ainsi qu'au siècle dernier lorsqu'il fallut trouver un endroit ou reléguer les bagnards, le rapprochement se fit - hélas - de lui-même. Il n'y avait qu'à les expédier à Cayenne.

Le nom avait si mauvaise presse que, jusqu'à la première guerre, lorsqu'une européenne accouchait à Cayenne, l'enfant était enregistré et baptisé dans la commune voisine de Rémire.

Voici comment ce mot qui, au début, désignait un port accueillant est, par la suite, devenu synonyme d'exil et de souffrance. Près de cinquante ans après la fin du bagne, il reste malheureusement dans certains esprits quelques traces de ce malentendu.

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