Généralités sur la flore
Riche et variée
Mis à jour le 29-10-2015 | Publié le 17-07-2005 - Lu 62 962 fois
La forêt tropicale recouvrait plus de 16 millions de km2 au début du siècle dernier. Seule la moitié a survécu en ce début de siècle. La moitié de la forêt tropicale restante est située dans 3 pays : le Brésil, le Zaïre et l'Indonésie. La déforestation continue actuellement au rythme de 180.000 km2 par an, soit l'équivalent de 40 terrains de football chaque minute… Si les forêts tropicales ne représentent que moins d'un dixième des terres émergées, elles abritent plus de la moitié des espèces vivant sur la terre. Par ces quelques constatations, on peut juger de l'importance vitale de la forêt amazonienne dans son ensemble, et de sa partie guyanaise en particulier. Quand on sait que la forêt guyanaise ne représente que 1 p. cent de la forêt amazonienne et que l'on a survolé une fois dans sa vie celle-ci, on peut mieux appréhender l'immensité de cet "océan vert". Avec 8,1 millions d'hectares, elle couvre 97,3 p. cent du département. On recense en Guyane plus de 5500 espèces végétales et plus de 1300 essences d'arbres différents.
Les arbres
Un seul hectare de forêt guyanaise concentre plus de 100 essences d'arbres, contre seulement 10 à 15 en France métropolitaine ! C'est pour cette raison que l'exploitation forestière est très peu développée en Guyane : les essences sont nombreuses et donc, très dispersées dans la forêt, ce qui ne favorise pas une exploitation intensive. De plus les arbres sont lourds, d'un diamètre inférieur aux mêmes essences en d'Afrique. Enfin, le transport par voie fluvial est pratiquement impossible. Parmi les bois précieux, on peut citer : l'Amarante, ou bois violet, qui sert à la fabrication locale d'objets divers, l'Angélique, une des essences les plus exploitées de Guyane, dont le tronc peut dépasser un mètre de diamètre, le ficus étrangleur, qui est une liane, enserrant un autre arbre, mais qui devient lui-même un véritable arbre en vieillissant, le Balata ou Hévéa de Guyane, moins riche en latex que l'espèce brésilienne, l'Encens, dont la résine odorante fait fuir les insectes.
Beaucoup des arbres de la forêt sont zoochores, c'est-à-dire qu'ils utilisent les animaux pour la propagation de leurs graines. L'animal intervient soit en libérant les graines contenues dans des enveloppes très dures, soit en transportant les graines involontairement.
Lorsqu'un arbre s'abat, sous le poids des ans, de la maladie ou d'un parasitage excessif, il entraîne avec lui nombre de ses congénères. Une large ouverture se crée alors dans la forêt, modifiant alors considérablement le microclimat de cette petite zone. C'est ce qu'on appelle un chablis. Chaque année, environ 1% de la surface forestière est touchée par cet accident naturel. L'afflux soudain de lumière va interrompre la dormance des arbres pionniers. Cette ouverture sera rapidement comblée.
Les plantes
Parmi les plantes les plus répandues en forêt, citons les épithytes : ce sont des plantes, mousses ou lichens qui poussent sur les branches ou les troncs des arbres, sans avoir de support dans le sol. Ce ne sont pas des plantes parasites qui se nourrissent de leur support. Elles peuvent pousser sur des poteaux EDF ou des maisons. Elles profitent de l'eau de pluie, de la lumière, et se nourrissent des matières organiques qui s'échouent dans leurs réseaux de feuilles. La plus connue des plantes épiphytes est, naturellement, l'orchidée ! Les épiphytes de la canopée sont différentes de celles des sous-bois : elles ont des feuilles aptes à résister aux fortes chaleurs, alors que celles vivant dans l'ombre développent de larges feuilles pour capter la lumière et de longues racines pendantes, parfois en contact avec le sol.
La mangrove
La mangrove est constituée de formations végétales qui couvrent 92% du littoral guyanais et tous les estuaires. La mangrove est soumise au flux et reflux des marées et abrite un écosystème très particulier. Leur substrat est gorgé d'eau, instable, salé et pauvre en oxygène, mais a permis pourtant l'expansion de deux espèces de palétuviers : le rouge (Rhizophora mangle) qui affectionne les eaux moins saumâtres des estuaires et le blanc (Avicennia nitida) davantage localisés sur le littoral. Les racines aériennes de des palétuviers sont dotées de pneumatophores qui leur permettent de respirer. La mangrove côtière est itinérante et suit les bancs de vase qui se déplacent d'est en ouest au rythme du courant nord-équatorial, à une vitesse d'environ 1 Km par an. Si la flore est plutôt pauvre dans ces mangroves, c'est une véritable nurserie pour la faune marine qui tire profit de l'abondante quantité de matière nutritive issue des matières organiques rejetées par les palétuviers. Ce milieu sert aussi de reposoir ou de site de nidification à de nombreux oiseaux, pour la plupart protégés. La mangrove d'estuaire subit moins les mouvements des bancs de vase et cette stabilité lui permet d'accueillir une plus grande diversité végétale.
La canopée
Il s'agit de la partie supérieure des arbres de la forêt. Vers le haut, tous les arbres déploient leurs branches en de multiples strates de feuillage. Ici, les conditions climatiques sont totalement différentes de celles qui règnent dans le sous bois : la température est plus élevée, l'hygrométrie plus basse et les vents plus violents. C'est dans cette zone, naturellement, que se réalisent les réactions de photo synthèse. On y trouve environ 78% du feuillage des grands arbres. C'est un lieu de floraison, de fructification, et de vie en général, contrairement aux couches sous-jacentes. La canopée abrite une grande quantité d'insectes, d'amphibiens, de mammifères, etc.. Certains animaux ne descendent jamais au sol. Le sol ne reçoit, en fait, qu'environ 1% de la lumière solaire, et une partie seulement de l'eau de pluie (25%), la canopée s'adjugeant la majeure partie de ces ressources. C'est pour cette raison que les sous-bois de la forêt amazonienne sont aussi peu denses. Il n'y a pas suffisamment de lumière pour favoriser la vie, et donc la végétation basse est très peu dense. Vue de dessus, en avion ou hélicoptère, la canopée a un aspect caractéristique de brocolis, tous les arbres s'imbriquant entre eux.
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